En 1970, l’autorité parentale devient conjointe, accordant aux mères les mêmes droits et devoirs qu’aux pères auprès de leurs enfants. En 2002, la garde alternée est légalisée permettant aux parents divorcés de vivre avec leurs enfants à tour de rôle. Ce concept de « garde alternée » renvoie en réalité à deux notions : d’une part celle de résidence alternée, d’autre part celle de coparentalité. L’enfant reçoit bien une co-éducation sous l’autorité de ses deux parents tout en vivant en alternance chez chacun d’eux.
La coparentalité est un concept complexe qui qualifie l’articulation, le partenariat entre les parents qui travaillent, se construisent et s’organisent ensemble pour élever un enfant dont ils partagent la responsabilité. Cette coparentalité existe dans la situation d’un couple conjugal uni avec un ou plusieurs enfants comme dans celle d’un couple conjugal séparé. Lors d’une séparation, l’une des taches les plus délicate à accomplir par les parents est de renégocier les limites entre conjugalité et coparentalité et de conserver une interdépendance sur le plan parental tout en opérant une distanciation affective.
La relation coparentale en contexte de résidence alternée existe selon 3 dynamiques:
-La coparentalité « conflictuelle » qui est alimentée par une forte hostilité entre les parents.
-La coparentalité « parallèle » dans laquelle les parents opèrent indépendamment avec l’enfant. Cette modalité relationnelle repose sur un accord tacite selon lequel aucun n’interfère dans la vie de l’autre ce qui permet de tenir à distance les conflits explicites.
-La coparentalité « coopérative » qui allie un faible niveau de conflit et une forte coopération entre les parents.
Chacune de ces formes représente une implication spécifique sur le vécu affectif, éducatif et spatial des enfants et déterminera donc, entre autre, l’équilibre psychologique de ce dernier. Une coparentalité de qualité peut se définir par la combinaison d’un haut degré de soutien entre les parents et d’un faible niveau de conflit.
Selon l’INSEE, la proportion d’enfants de moins de 18 ans dont les parents sont séparés et vivant en résidence alternée a doublé entre 2010 et 2016 et ne cesse d’augmenter depuis. Un enjeu de société est alors de trouver des moyens pour une coparentalité facilitée. La médiation familiale a été l’une des premières propositions officielles pour les parents en quête d’une communication nécessaire et apaisée. Aujourd’hui, il existe des moyens technologiques qui peuvent parfaitement s’y associer afin de fluidifier la communication autour des questions plus pratiques, organisationnelles, administratives et financières. Il s’agit de plateformes en ligne qui permettent d’échanger des informations de façon structurée et dont le contenu (calendrier, documents, factures, agenda etc.) est partagé entre les parents voire même avec les enfants eux-mêmes, une fois un peu plus âgés.
Et si jusque là ces plateformes surfent sur la vague de la « coparentalité épanouie pour parents séparés », pourquoi pas finalement considérer quelles pourraient aussi aider les autres modèles parentaux y compris les plus traditionnels…
Gaëlle R.
